L’alliance des démocrates : un objectif stratégique vital !
A 24 heures des échéances électorales, le système fonce tête baissée au mépris total de la volonté populaire, vers son objectif obsessionnel: les « élections présidentielles ». Il croie ainsi atteindre simultanément 2 objectifs : pouvoir combler le vide constitutionnel qu’il a créé lui-même et éteindre les feux de la contestation. Tel un rouleau compresseur, il s’apprête à écraser toute velléité de changement. Mais d’aucuns savent que la manœuvre est grossière, le tour de passe-passe consistant à faire oublier la pilule amère du 5ème mandat avec Bouteflika en tentant d’en faire passer une nouvelle : un …5èmemandat bis mais cette fois-ci sans Bouteflika et ce, dans le but unique de préserver le système.
La réponse du peuple est sans bavure : elle a été et demeure encore à la mesure de la taille de la supercherie : Jamais au grand jamais depuis l’indépendance, la rue algérienne n’a été le théâtre d’une fièvre populaire aussi forte. En effet, face à l’autisme et à l’arrogance du système, le peuple fait preuve d’une résilience exemplaire, d’une grande intelligence politique et la non-violence, carburant essentiel de son succès, demeure son sacerdoce.
Le rejet de ces« élections » a débordé aussi de nos frontières et dans les villes, où résident nos compatriotes à l’étranger, les lieux et les consulats où se déroule le scrutin, se sont transformés en espace de contestation et de dénonciation de cette farce « électorale ».
En hissant le peuple au cœur des décisions politiques, le mouvement du 22 février a fait de l’Algérien(ne), un (e) citoyen(ne) à part entière et replacé le pays dans son siècle. Plus encore, il a révélé au grand jour une échelle des valeurs à donner le vertige : d'un côté, un système engoncé dans ses certitudes, de l'autre des citoyens mobilisés massivement, inventifs, défrichant les voies de l'avenir, décidés à déraciner un système anti-démocratique, rentier et mafieux et déterminés à jeter les bases d’un Etat de droit moderne, porté par une économie solidaire et tournée vers la création de richesses.
Dans la scène politique par ailleurs, les postures exaltées d’une mouvance islamiste à l’endroit de la démocratie et de ses vertus sont particulièrement intrigantes. Naguère « kofr », la voilà portée aux nues aujourd’hui. Ce chant des sirènes est-il le signe avant-coureur d’une stratégie de prise de pouvoir ? En effet, l’islamisme fort de complicités diverses, se présente au grand jour avec un cynisme inégalé comme …l’étalon de la démocratie !!??
La main sur le cœur, ces nouveaux zélateurs de la démocratie appellent sur tous les toits au respect des libertés individuelles et collectives, « y compris celles des communistes », prônent la séparation des pouvoirs, vantent les bienfaits d’une justice indépendante, etc… et cerise sur le gâteau, le responsable n° 1 du FIS, le tristement célèbre Ali Belhadj dont les mains sont tachées du sang de milliers de victimes, encense …« el almania » !!??
La perfidie de l’islamisme politique ne se limite pas uniquement à l’affichage d’un discours politique policé. Une autre de ses dimensions essentielles est mise tactiquement sous le boisseau aujourd’hui : la violence armée puisque les manifestations à ce jour, n’ont pas fait l’objet d’attaque terroriste et que les médias n’ont rapporté aucun fait marquant dans ce registre.
L’expérience aurait-elle ramené les islamistes à la raison ? L’amère vérité est que les maîtres du double langage que sont les islamistes, sont « modérés » quand ils sont au seuil du pouvoir mais totalitaires dès qu’ils y sont. L’objectif essentiel de cette campagne de charme minutieusement réfléchie, c’est la préparation du terrain comme ils le prétendent à « l’ouverture d’un débat politique regroupant tous les acteurs politiques sans exception ».
La stratégie de l’islamisme politique est on ne peut plus clair : tout faire pour garder la main dans le jeu politique et construire les ponts les plus solides avec la mouvance démocratique. Les islamistes savent très bien que recevoir l’onction des démocrates, c’est s’offrir à peu de frais un certificat de virginité pour se présenter carrément à la société sous les traits d’un nouveau …parti démocrate !!??
L’appel au rejet pacifique de la mascarade électorale signé par les membres du Pacte de l’Alternative Démocratique (PAD), et de nombreuses associations et personnalités est intéressant à plus d’un titre. Il dénonce fermement les « élections présidentielles », met en exergue la question d’une transition démocratique mais à aucun moment, il n’évoque la question centrale de sa mise en musique pour faire contrepoids au système et à l’islamisme politique. Une question essentielle reste sans réponse : Le curseur du SMIG démocratique doit-il inclure la séparation du politique et du religieux ainsi que le principe d’égalité des femmes et des hommes ?
Le PLD quant à lui, considère que la consolidation de l’alliance des démocrates, telle qu’elle a été amorcée par le PAD à ses débuts, demeure un objectif stratégique prioritaire et un gage de réussite dans le combat impitoyable que le pays aura à mener contre le système islamo-conservateur. C’est pourquoi, le PLD pense qu’il est impératif de faire barrage autant aux représentants du système qu’à ceux de l’islamisme politique pour accélérer la décantation politique au niveau des masses, souder les rangs des démocrates sur une base claire et nous permettre de réunir les meilleures conditions pour lutter contre toute tentative de détournement de l’outil démocratique et mener à bon port la transition, pendant laquelle ne manqueront ni manœuvres, ni attaques islamo-conservatrices.
Alger le 11 décembre 2019,
Le porte parole du PLD,
Moulay Chentouf.