Un premier mai unitaire
pour sauver la patrie de l’implosion
Le tableau de bord général de l’Algérie lance depuis longtemps des appels de détresse. Ce sont autant de signaux qui assombrissent le ciel et risquent de conduire le pays à un chaos imminent.
La colère sourde de la société est au bord de la déflagration. Le pouvoir persiste à produire des discours creux dans le déni total des réalités. Pourtant, les institutions de l’Etat vacillent et l’Algérie est minée par des forces centrifuges qui travaillent à son éclatement.
En effet, la situation sécuritaire est explosive. La menace sur nos vastes frontières et l’effondrement de l’Etat libyen ont décuplé les capacités meurtrières du terrorisme islamiste et créé des conditions propices à la dislocation du territoire. Les récentes découvertes d’armes lourdes dans différentes villes sont une preuve éloquente de la porosité des frontières et le témoignage irréfutable que le péril de l’occupation d’une partie du pays par Daesh n’est plus improbable.
Le terrorisme « résiduel » islamiste continue de déstabiliser le pays d’est en ouest en passant par le centre (Tébessa, Skikda, Biskra, Khenchela, Djanet, Ain-Guezem,, El-Oued, Ouargla, Ghardaïa, Bouira Tizi-Ouzou, Ain-Temouchent, Sidi Belabbes, etc…).
Une autre menace se précise aussi : L’Arabie saoudite de connivence avec son allié stratégique en Afrique du Nord, le Maroc participent à la déstabilisation de l’Algérie, tentent de l’isoler politiquement sur la question du Sahara occidental et d’y imposer définitivement l’hégémonie du courant islamiste. De ce point de vue, l’Arabie saoudite, instigatrice du wahabbisme, endosse la responsabilité du matraquage de cette idéologie mortifère en Algérie et du terrorisme barbare qui s’en est suivi.
L’Arabie saoudite ne fait pas la guerre à l’Algérie uniquement aux plans politique et idéologique. Elle organise aussi des actes de sabotage économique à son encontre. Elle a déjà fait payer au prix fort à l’Algérie le refus de rejoindre sa coalition militaire contre le Yémen en faisant baisser les cours de pétrole par le dopage de la production pétrolière des pays de l’OPEP.
Ces manœuvres saoudiennes ont bien évidemment porté un préjudice considérable au pays. En effet, depuis plus d’un an, les recettes pétrolières de l’Algérie ont fondu quasiment de moitié et le déficit de la balance des paiements a atteint des sommets inédits. Les réserves engrangées par l’Algérie grâce à l’embellie pétrolière de ces dernières années ont pour l’instant réussi à combler cette dépression financière mais pour combien de temps encore ?
L’Algérie sera t-elle en mesure de payer à l’avenir ses fonctionnaires ? Pourra t-elle maintenir le niveau de ses importations quand on sait que les trois quarts des besoins des ménages sont satisfaits par des achats à l'étranger ? Quid de la marche des entreprises quand on sait que l’Algérie, compte tenu de ses capacités financières, risque d’être en cessation de paiement dans de très brèves échéances. Les observateurs les plus optimistes évoquent les délais de deux ou trois ans.
Le pouvoir ne semble pas avoir pris la mesure de la gravité de la situation et joue avec le feu. A la veille de ce 1er mai, le ministre du travail distingue l’inamovible responsable du syndicat maison UGTA pour sa « contribution » au mouvement syndical. Pire encore, le pouvoir vient de dérouler le tapis rouge à un sinistre individu qui a dilapidé sans vergogne les deniers de l’Etat et failli brader Sonatrach, la seule entreprise du pays qui aurait pu être un véritable levier de développement et ouvrir des perspectives de croissance sérieuses à l’Algérie. Blanchi et promu en candidat potentiel à la magistrature suprême pour « services rendus », ce mercenaire de la finance internationale lorgne désormais du côté des manettes du pouvoir et tambour battant, actionne le réseau des confréries religieuses à des fins électoralistes. Vise t-il la plus haute marche du pouvoir pour assurer la survie du système ou bien cherche t-il encore à spolier le pays en toute sérénité et légalité ? Dans tous les cas, aux yeux de ce système prédateur, l’imposture est une vertu puisque les basses œuvres servent de rampe de lancement à ceux qui ont ruiné tout espoir de décollage du pays.
Pourtant le creusement des inégalités et de la pauvreté est de plus en plus profond et le pouvoir d’achat n’a jamais été autant agressé par une inflation sans cesse en hausse. L’Algérie a besoin de ruptures si elle veut relever les défis dictés par la conjoncture économique internationale et éviter de sombrer dans une débâcle sociale. Il est plus que jamais urgent de sortir de la mamelle de la rente et de la démagogie du « consommer national ». Avant de consommer, il faut d’abord produire ! Créer, encore créer, toujours créer des richesses nationales, voilà ce qui devrait être notre nouvelle devise car telle est la loi inexorable du développement.
La crise de l’Algérie n’est pas conjoncturelle. Elle est profondément structurelle. Notre économie est à l’agonie. Ses fondements actuels sont à bannir pour liquider le marché informel et jeter les bases d’une économie productive. Ni le secteur public, ni le secteur privé ne sont de nature à faire face aux effets de la crise car tous deux se sont édifiés à l’ombre de l’argent facile, de la rente et de la corruption.
Nous avons besoin de nous arracher à la dépendance exclusive du pétrole pour diversifier notre économie et nous affranchir des pressions extérieures. Plus que jamais, l’heure est au retour à une économie normée aux exigences de la rationalité et de l’efficacité. Il est grand temps de sortir des calculs politiciens pour s’élever au dessus des contingences de l’instant, s’inscrire dans une vision prospective et penser une véritable politique de développement fondée sur la priorité à la création de richesses nationales, la transparence et la mobilisation de toutes les forces patriotiques et démocratiques du pays.
Ni un système rentier et maffieux, ni une classe politique obsolète incapable de s’unir, y compris pour célébrer le 20 avril, en laissant le champ libre à ceux qui veulent la division du pays, ne sont éligibles à prendre en charge un tel programme révolutionnaire. Le salut est en dehors du système.
Seule une transition nationale et patriotique accompagnée par une ANP attachée aux valeurs de la République, garante de son cours pacifique et démocratique, est à même d’imprimer au pays les transformations politiques qui s’imposent pour résorber la crise et créer les conditions favorables à l’émergence de l’Etat de droit.
Comme nous l’écrivions dans notre dernière déclaration. « L’Algérie est en sursis, c’est pourquoi l’ANP républicaine a la responsabilité de reprendre l’initiative pour remettre le pays sur les rails, d’accompagner cette transition et de tout faire pour la parachever sans faille pour sortir l’Algérie définitivement de l’impasse. C’est notre salut ! C’est son honneur ! ».
Alger le 1er mai 2016,
Le Bureau National du PLD.