« Pour une Algérie Républicaine Moderne et Sociale »
   
  PARTI pour la LAICITE et la DEMOCRATIE (P-L-D) ex MDSL
  Mustapha Hamouche, "L’État, l’armée et la République"!
 
LIBERTE DU JEUDI 24 AOUT 2017

L’État, l’armée et la République

Le général Gaïd Salah vient de rappeler le caractère “républicain” d’une armée algérienne, prioritairement occupée par ses missions constitutionnelles : “la défense de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du pays.”
Cette déclaration de principe, plusieurs fois réitérée, a été contredite au moins une fois lorsque, il y a deux ans, le chef d’état-major de l’ANP est intervenu sur la scène politique pour proclamer son soutien au secrétaire général du FLN, Ammar Saâdani, et faire l’éloge du parti FLN, “force d’équilibre constamment guidée par ce souci permanent de servir les intérêts supérieurs de la nation”. Même s’il s’adressait à “la première force politique du pays”, comme il a tenu à le préciser, il n’était pas républicain que l’autorité militaire réservât ses éloges à une formation politique à l’exclusion de tant d’autres, même minoritaires, qui sont supposées constituer le paysage politique diversifié de la République.
L’initiative procède de cet état d’esprit vivace dans les institutions et qui fait que, parce que ce parti a détourné le sigle de la Révolution, il y est perçu comme le parti dépositaire de la Révolution et de ses effets : la souveraineté et l’État.
En fait, c’est un postulat que le pouvoir, à quelque niveau que ce soit, que son détenteur soit estampillé FLN ou pas, soit “apparenté” FLN. Ou, au minimum, apparenté à ses clones d’appoint. Rappelons-nous comment il fallut baptiser le Premier ministre Sellal dont “l’indépendance” organique commençait à faire subversion.
En quelque sorte, un citoyen qui entre en politique par la porte du FLN obtient d’emblée son certificat de nationalisme. Mais un autre qui y pénètre par la voie d’un autre parti devra faire ses preuves. Deux exceptions à cette espèce de maccarthysme de la pensée unique : le RND, parce qu’il a été adoubé par le système de pouvoir et parce qu’il sert à tempérer formellement l’unicité de pouvoir, et l’islamisme, qui, faute de légitimité révolutionnaire, a acquis son statut de première composante identitaire de la nation. Fruit du compromis historique entre les forces au pouvoir, qui se font appeler “le courant nationaliste”, et les forces islamistes menaçantes, on est plus astreint à exhiber sa religiosité que son patriotisme.
C’est donc l’État global qui, à travers les pratiques de ses institutions et de leurs animateurs, gomme son caractère républicain. Le pouvoir “civil”, non plus, ne veut pas se départir de ses origines putschistes. Il préfère avoir à faire avec un directoire occulte, d’accès direct, que de solliciter tout un peuple à l’impossible unanimité. Mieux vaut un pouvoir total illégitime qu’un pouvoir légitime mais toujours tronqué et contesté. Même si en même temps il se prévaut de démocratie : rappelons à ce sujet que c’est justement en pleine péroraison sur l’avènement de l’État “civil” que le parti-État FLN a reçu le soutien politique de l’armée évoqué plus haut.
Il faudrait donc prendre les choses dans l’ordre : c’est l’État qui n’est pas républicain, au sens où un État devrait l’être en démocratie. Même si elle le voulait, comment l’armée s’y prendrait-elle, alors, pour se comporter en province “républicaine” dans un État d’essence autoritariste ?
 
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