Le terrorisme islamiste
ne connaitra l’extinction que le jour
où l’on s’attaquera à sa matrice idéologique !
À l'occasion de ce terrible attentat, je voudrais m'associer à la douleur du peuple de France et lui témoigner toute ma sympathie. À chaque fois que le terrorisme frappe, ici ou ailleurs, remontent en moi les décennies d'horreur de l'Algérie. Pire encore, j'y reconnais la même filiation idéologique, les mêmes méthodes, la même signature. Le terrorisme islamiste est lâche parce qu'il assassine des civils sans arme, à un moment où la vigilance s'est peut-être relâchée au lendemain de l’EURO 2016. Il est la négation de l'Humanité parce que sa barbarie est sans limite. Il est en mission politique parce qu'il s'inscrit dans une démarche de prise du pouvoir mûrement réfléchie.
Il frappe à un moment symbolique, le 14 juillet. Le message est clair. Il frappe la France pour tout ce qu'elle représente dans le monde: la Révolution de 1789, la laïcité, l'égalité, en un mot les valeurs universelles. Hier c'étaient des journalistes, des femmes et des hommes attablés à des terrasses, aujourd'hui un rassemblement patriotique, un moment festif et de convivialité familiale. Hier c'était Paris, aujourd'hui c'est Nice. Est-ce un hasard ? J'ai bien peur que non ! Parce que Nice est un des hauts lieux du tourisme français et qu'il veut abattre la France au plan économique à l’instar de ce qu’il a déjà fait pour la Tunisie, l’Egypte par exemple.
Contrairement à ce que colportent certains courants politiques et médias, le terrorisme islamiste n'est pas aveugle car il s’appuie sur une machine de guerre redoutable, un état major et des fantassins. La folie a bon dos car chez lui, tout est minutieusement calculé et précis. Celui-ci vient de viser un des fiefs du front national en France. Le terrorisme islamiste est dans la stratégie de la tension. Il veut aussi aggraver les fractures au sein de la société française, pousser les groupes extrémistes à basculer dans la violence, pousser au "clash des civilisations" et précipiter la France dans une guerre civile.
J'espère que la classe politique sera à la hauteur pour qu'enfin soit nommé le mal. Le combat est sécuritaire certes mais il n'est pas que sécuritaire. Il n'est pas exclusivement militaire. Un travail gigantesque doit être fait en amont parce que le combat doit être aussi politique, idéologique, médiatique. Il est à mener sur tous ces fronts et en synergie avec toutes les forces démocratiques et patriotiques des deux rives de la méditerranée pour qu’enfin s’instaure la paix et y émergent des Etats de droit !
Fewzi Benhabib
Représentant du Parti pour la Laïcité et la Démocratie (PLD) en France.
Paris le 18 juillet 2016.